GEORGETTE
"Ceci est une histoire vraie"
« Cet ouvrage n'a pas l'intention de faire un procès à la religion », prévient l'auteur, « en m'appuyant sur une histoire vraie », celle de sa mère, « j'ai voulu démontrer comment des adultes pouvaient exploiter des enfants (orphelins pour la plupart), en les faisant travailler, sous couvert de fausse charité ».
Une histoire poignante, qui nous rappelle que, dans la vie, tout peut basculer du jour au lendemain.
Réaliste et touchant. Un livre vrai, reflet d'une époque qu'on espère révolue. (80 pages. 2009)
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Extrait tiré du chapitre Poète-Laval
Le voyage dura toute la nuit, et, ce n’était que le lendemain matin, qu’elle franchit la porte d’un nouvel orphelinat, encore inconnu pour elle.
On la mit en présence de Julia d’une curieuse façon.
- Voilà, lui dit la sœur, je vais faire défiler les enfants, en rang devant vous. (Tiens ! On ne la tutoyait plus !) Quand votre sœur passera devant vous, vous pourrez l’appeler.
Sur ordre de la sœur, les enfants avancèrent doucement. Georgette les dévisageait une à une. Quand elle avait quitté Julia, celle-ci n’avait que quatre ans, aujourd’hui elle devait en avoir treize. Les dernières fillettes étaient passées, Julia n’était pas parmi elles.
- Comment ! S’exclama la sœur, visiblement indignée, vous n’avez pas reconnu votre sœur ?
- Mais, ma sœur, la dernière fois que je l’ai vue, c’était il y a neuf ans. Il est normal qu’elle ait beaucoup changé.
Sœur Brigitte (c’était son nom) se tourna vers les gamines.
- Julia Tarade ! Approchez.
Une fillette maigrichonne, sortit du rang, le front baissé, comme si elle craignait une réprimande. Elle releva doucement son regard vers sa sœur, la fixa un court instant et, courut vers elle et, se jeta dans ses bras en pleurant. Georgette était émue aux larmes. Elle s’attendait à revoir une belle jeune fille, elle avait devant elle une enfant pâlotte, un peu voûtée, avec un air de chien battu ; mais, quelle plaisir de la retrouver. Enfin ! Elle pouvait serrer contre son cœur, une personne de sa famille. Quelle joie ! A défaut de sa liberté, elle avait retrouvé sa petite sœur. C’était déjà beaucoup.
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Renseignements sur la disponibilité de cet ouvrage sur : librairie@philbru.com