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Georges Riem à l'honneur dans le magazine municipal d'information de la ville de Bezons. 

[portrait]

Àsoixante-douze années passées, l’homme garde toute sa vivacité d’esprit : Georges Riem vient de publier son deuxième livre à compte d'auteur en l'espace de quelques mois. « C’est pour me fortifier les neurones ! À mon âge, je voulais pas devenir gâteux… », sourit l’écrivain venu vivre à Bezons il y a cinq ans pour se rapprocher de ses enfants et petits-enfants. Le virus de l’écriture, il l’attrape dès le plus jeune âge. « À dix sept ans, j’écrivais des poèmes à ma fiancée pour la séduire ». Il en écrira tout au long de sa vie plus d’une centaine autour de la sagesse et l’innocence. C’est en toute logique qu’il embrasse une carrière professionnelle dans l’écriture. Mais cette fois-ci, il est de l’autre côté de la machine, comme rotativiste de presse. « J’ai été embauché par le syndicat du livre. J’y ai fait pratiquement toute ma carrière. » Il travaillera pour de grands journaux nationaux, notamment l’Humanité. Il y fera également ses armes militantes comme simple militant, organisateur de stages syndicaux, trésorier du comité d’entreprise, secrétaire du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT), au comité technique régional puis national du syndicat.

Georges Riem     homme de lettres

En filigrane de la vie de Georges Riem, on retrouve à chacune des grandes étapes une passion pour les mots et l'écriture. Rencontre avec un homme de livres devenu au fil du temps un homme de lettres.

À l’heure de la retraite, il s’offre une nouvelle vie palpitante et bien méritée, celle d’écrivain. « Je participe à l’atelier d’écriture à la médiathèque Maupassant, dirigé par Gérard Noiret. C’est lui qui m’a enseigné l’art de placer les mots aux endroits qui leur conviennent ». Un art qu’il met à profit rapidement. Il y a six mois, il autopublie avec l’aide de son beau-frère son premier livre, les Bohémiens, à une centaine d’exemplaires. L’homme rencontre à son échelle un franc succès. « Ils sont déjà tous partis ! » Dans ce roman sur les gens du voyage, Georges prend un malin plaisir à casser les préjugés. « Ce ne sont pas que des voleurs de poules ! » Il emmène ses personnages et ses lecteurs à travers la France du début du dix-neuvième siècle, de l’Auvergne au Pays Basque en passant par les Landes ou encore par Paris. « L’histoire commence en 1900, avec un môme, un gadjo, trouvé abandonné sur des marches par des gens du voyage. Elle finit en 1918, avec la fin de la guerre. Pour chaque ville que traverse la troupe, je raconte une anecdote sur le quotidien de l’époque et sur les spécificités de la ville. » Son inspiration, elle lui vient de ses centres d’intérêt, et de réflexes d’auteur. « J’ai visité chacune des villes dont je parle, et je suis passionné d’histoire contemporaine. Pour le reste, il m’arrive de me réveiller en pleine nuit, à trois ou quatre heures du matin, pour noter des idées qui me passent par la tête ». Et Georges Riem doit avoir le sommeil agité, car il publie six mois plus tard, en janvier, un deuxième ouvrage, qu’il rédige en moins de trois semaines ! « C’est un recueil de cinq nouvelles, toutes écrites par moi-même. Au début, j’ai eu l’angoisse de la page blanche, mais une fois la première ligne écrite, on ne peut plus s’arrêter. Ce sont des histoires noires, mais humoristiques. Elles se déroulent toujours dans la haute société, chez les nobles ou les bourgeois, car j’ai lu les nouvelles de Maupassant, et ça se lit très bien. Donc je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison ! » Une nouvelle fois, il auto-édite son livre, faute d’éditeur. « Je leur ai pourtant écrit des dizaines de lettres, sans succès. L’un d’entre eux m’a même noté deux sur cinq… Et sans éditeur, je ne peux pas exposer en librairie. » Pour autant, il ne se décourage pas et continue à s’atteler à sa passion des mots, cette fois-ci dans un registre plus personnel. « Je fais actuellement ma propre biographie et celle de ma mère, même si je ne dis pas que c’est elle. Le livre s’intitulera Georgette, et sortira au mois d’avril si tout va bien. » Une passion qui n’est pas prête de trouver sa conclusion. Matthieu Dijoux

Bezons infos n° 293 - Mars 2009