A LA RECHERCHE D'UN NOM ET DE SON HISTOIRE

« Dès l’aube ce qui naît cherche son nom ». En empruntant cette phrase au poète mexicain Octavio Paz, j’avais, dès le début de mon premier ouvrage consacré à Bruyelle, voulu résumer le désir m’ayant amené à rechercher l’origine de mon patronyme, estimant qu’au-delà du simple repère identitaire, le nom de famille est une partie de notre être, de notre personnalité, un héritage familial que l’on est prêt à défendre et surtout ne pas changer. Il est vrai que notre siècle, avec ses multiples découvertes scientifiques et son rythme de vie de plus en plus rapide, nous a plongés dans un monde dépourvu de repères où les vraies valeurs de la vie ont pratiquement disparu. Aussi le nom reste un des rares liens qui relie à sa famille et à son histoire. Le fait que de nombreuses femmes mariées souhaitent garder leur nom de jeune fille, en est une illustration. Pour nos ancêtres, le nom avait une signification bien précise que chaque civilisation et croyance modifièrent et que le temps oublia. Chez les Germains, donner un nom au nouveau-né, signifiait l’acception de son droit à la vie et à la protection de la famille. Pour l’homme du Moyen-âge, le nom attribué à la naissance était le reflet de sa condition ou de son environnement. Enfin la fameux « nomen est omen » des Romains était, et est toujours, d’une portée qui dépasse de loin la civilisation latine. Aussi, lorsque j’ai commencé à m’intéresser à l’histoire de mon nom, toute une série de questions me sont apparues. Pourquoi Bruyelle ? Pourquoi nos ancêtres en ont-ils hérité ? Fut-il choisi ou imposé ? Sommes-nous nombreux à le porter ? Autant d’interrogations, autant de mystères auxquels j’ai tenté de répondre avec, en priorité, une première question : ce nom si peu courant à l’orthographe malaisée, ce nom plus rare que familier, ce nom, cette identité, cette racine du fond des temps, ce nom, d’où vient-il ?

Ainsi débute cet ouvrage qui, au fil de ces 278 pages, (suite et complément de l'ouvrage Bruyelle - Histoire d'un nom dont  la majorité des informations sont reprises, complétées, développées), nous emmène à travers l'histoire jusqu'au début du premier millénaire. 

Une recherche sur Bruyelle sous toutes ses formes :

    • recherche sur le nom (ses origines, son orthographe),
    • recherche sur le village (sa localisation géographique, ses environs, son histoire),
    • recherche sur la seigneurie de Bruyelle (son histoire, sa généalogie, son blason),
    • et pour terminer, l'évolution, à travers l'histoire des guerres, des alliances et des traités, de l'appartenance du village de Bruyelle qui aujourd'hui est Belge.

(278 pages. 1997)

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Extrait tiré du chapitre "Quand la Flandre et le Hainaut deviennent Bourguignon"

Nous avons vu, dans le chapitre précedent, que devant les désordres engendrés par les invasions normandes, certains territoires cherchent à se dégager des tutelles du roi de France et de l'empereur Germanique et créent des États quasi autonomes.

Six domaines coexistent : le comté de Flandre, qui s'étend de l'embouchure de l'Escaut jusqu'à la limite de l'Artois - le comté de Hainaut avec Valenciennes et Avesnes - le duché de Brabant qui remonte jusqu'à Breda - le comté du Luxembourg qui réunit les actuels province et grand-duché - le comté de Namur - la principauté de Liège. Toutes ces communautés vivent en complète intelligence, sans problème linguistique alors que plusieurs langues y sont parlées. Mais ce désir d'indépendance ne se passe pas sans heurts. Les Princes de Nord supportent mal cette obligation de fidélité dynastique. Ceci devient encore plus intolérable lorsque, par une union personnelle, la Flandre et le Hainaut sont réunis en un seul territoire. BRUYELLE EST FLAMAND ET HENNUYER.

Après la succession de Baudouin IX, mort en 1205, la révolte s'organise. L'héritière des deux comtés, Jeanne de Constantinople aidée par son mari Ferrand du Portugal, oblige Philippe-Auguste à engager l'ost royal à Bouvines en 1214. La victoire du roi de France met un terme au rêve d'autonomie des comtés du Nord et si Jeanne, puis sa sœur Marguerite, restent comtesses de Hainaut et de Flandre c'est sous la tutelle vigilante de leur suzerain. A la mort de Marguerite, suivant un jugement de « Salomon » rendu par Saint Louis, les comtés de Flandre et du Hainaut sont répartis entre deux de ses fils, Jehan Ier d'Avesnes devenant comte de Hainaut et Guy de Dampierre, comte de Flandre. L'histoire recommence lorsqu'en 1297, le comte de Flandre, Guy de Dampierre, s'allie avec l'Angleterre et par de ce fait, rompt le lien de vassalité avec le roi de France. Philippe le Bel envahit aussitôt la Flandre, emprisonne Guy de Dampierre et annexe le comté au domaine royal. BRUYELLE EST FRANÇAIS.

Les flamands supportent mal cette annexion qui se traduit, chez les français, par une morgue et un excès de vanité, notamment chez le nouveau gouverneur du comté, Jacques de Châtillon. Deux partis se constituent et s'opposent. Les « Leliaerts », nobles et oligarques (tenant des « lys de France »), et les « Clauwaerts » (du nom des « griffes » du lion de Flandre), recrutés parmi les petits artisans et les gens du peuple. Le 18 mai 1302, le peuple brugeois passe aux actes et massacre 3.500 français. Le comte d'Artois, vassal du comte de Flandre mais cousin du roi de France, crie vengeance et lève une armée de chevaliers d'Artois, de Picardie et du Hainaut pour corriger les flamands félons. Le 11 juillet, habilement retranchées derrière un canal près de Courtrai, les milices flamandes s'opposent aux 2.500 chevaliers du roi qu'accompagnent près de 5.000 fantassins. La bataille tourne au désastre pour les français. Il n'y a pas de prisonnier et les flamands gardent, en trophée, 700 paires d'éperons d'or. BRUYELLE EST FLAMAND.

Le 18 août 1304, à Mons-en-Pévèle, Philippe IV le Bel prend sa revanche, rétablit sa suzeraineté sur le comté de Flandre, récupère les éperons d'or à Courtrai et annexe directement au royaume de France, les châtellenies flamandes francophones de Douai, Lille, Orchies et le Tournaisis. BRUYELLE REDEVIENT FRANÇAIS.

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Renseignements sur la disponibilité de cet ouvrage en vous adressant à : librairie@philbru.com


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